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Européennes : l’inflexible Yannick Jadot


Tête de liste EELV pour les Européennes, Yannick Jadot croit dans les chances de sa formation d’atteindre les 16 %.
Tête de liste EELV pour les Européennes, Yannick Jadot croit dans les chances de sa formation d’atteindre les 16 %. LP/Arnaud Dumontier



Alors que de nombreuses voix s’élèvent pour appeler au rassemblement de la gauche, en vue des élections européennes, la tête de liste EELV n’a pas l’intention de changer de cap.


A quand remonte sa dernière rencontre avec Olivier Faure ou Benoît Hamon ? Yannick Jadot ne s’en souvient même plus… C’est dire que le leader de la liste d’Europe-Ecologie-Les Verts pour les européennes de mai prochain est définitivement bien décidé à partir seul au combat. Et ce, malgré toutes les œillades lancées depuis des mois par les socialistes, « canal historique » du PS ou Generation-s.

« Mais pourquoi une telle injonction à s’allier ? Il y a toujours eu des listes distinctes entre nous et les socialistes pour cette élection à la proportionnelle », fait mine de s’étonner l’ancien candidat EELV à la présidentielle qui se désistait, il y a à peine deux ans, en faveur de Benoît Hamon.

« Nous ne sommes pas des écolos solitaires, nous sommes des écolos cohérents », explique cet ex-activiste devenu eurodéputé en 2009, après avoir dirigé Greenpeace France et bourlingué du Bangladesh à la Guyane et de l’Ile Longue aux champs d’apiculture… « Jadot, c’est plus de trente d’écologie dont dix de politique, Hamon et Faure, c’est trente ans comme apparatchiks », s’exclame un membre des Verts.


Des socialistes qui défendent le glyphosate et autres…

Alors s’unir avec l’un ou l’autre… « Ce que je veux, c’est sauver le climat et l’Europe car les deux sont en danger. Et pas voler au secours d’un PS qui a explosé en tant de chapelles qu’elles se concurrencent toutes entre elles », martèle Jadot crédité par les sondages de 10 % des voix, soit près du double du PS et du triple de Generation-s…

Pour les écolos, une stratégie d’union serait même dangereuse… « Comment rétablir la confiance des citoyens si on s’unit avec des socialistes qui au Parlement européen défendent le glyphosate, les traités de libre-échange et le dumping fiscal des Pays-Bas et qui, en France, sont favorables au retrait de la fiscalité carbone ? », s’énerve la tête de liste EELV. « Des unions de façade à Paris qui débouchent sur des votes divergents à Bruxelles ou Strasbourg, certainement pas ! », tacle encore ce fan de l’équipe de foot de Saint-Etienne.

Mais quelles différences de fond avec Hamon ? « Jadot s’était désisté pour Hamon à la présidentielle. Mais Hamon, avec 6 % des voix, n’a pas été à la hauteur. En plus, il a choisi Yanis Varoufakis comme candidat à la présidence de la Commission européenne. Ce n’est pas le nôtre », explique un proche de la direction d’EELV.


«J’espère que nous atteindrons les 16 %»

Quant à Place Publique dont les trois principaux porte-parole, Raphaël Glucksmann, Thomas Porcher et Claire Nouvian, font de l’écologie et de l’union des gauches pro européennes leur cheval de bataille ? « J’ai beaucoup de sympathie pour eux, reconnaît Jadot. Mais ils ne me parlent que de front contre Mélenchon et surtout contre Macron. Ils ne font que de la politique nationale. »

Comment, avec un tel éparpillement de listes de gauche, résister à la vague populiste ? « Nous sommes convaincus que la vie politique va s’organiser autour de trois pôles, explique un cadre du parti. Les pôles libéral et nationaliste et le pôle écologiste. A nous et nos partenaires européens de le concrétiser. » « J’espère que nous atteindrons les 16 % comme en 2009 », s’enthousiasme Jadot.

Ce score historique pour le parti dont la liste, à l’époque était menée par le charismatique Daniel Cohn-Bendit, avait été divisé par deux (8,4 %) en 2014. Un score de 16 % permettrait, demain, à EELV de décrocher deux fois plus que les six députés français (sur 52 au total) du groupe Les Verts à Strasbourg, aujourd’hui.


«Europe des terroirs»

La clé du succès pour EELV, c’est en fait, la diversité de leur liste, composée de parcours et de profils ancrés dans cette « Europe des terroirs », chère au parti Vert. Avec Karima Delli, en bonne position sur la liste, issue d’associations comme Jeudi Noir ou Sauvons les Riches ! Ou Damien Carême, un « bleu » dans cette élection, mais maire depuis près de vingt ans de Grande-Synthe, une petite ville du Nord où il accueille les réfugiés et instaure le tout bio dans ses cantines.

« L’Europe, c’est l’échelon des solutions, appuie Karima Delli. C’est pourquoi, nous avons les deux pieds sur terre, l’un dans les institutions, l’autre dans le combat social et fiscal. » Une élection dont la circonscription est désormais nationale. Une France où les Gilets jaunes se mobilisent contre la hausse de la taxe carbone, mais où l’écologie est devenue une priorité. La quadrature pour Jadot et son parti qui ont peut-être remporté une victoire idéologique, mais pas encore de succès politique.




LES PRIORITÉS DU PROJET ÉCOLOGISTE

Dans leur projet axé sur « L’Europe des terroirs », les écologistes veulent mettre l’accent sur l’emploi, la réforme de la politique agricole commune et les jeunes.

Les Verts aiment à le rappeler : ils ont été à l’avant-garde, au Parlement européen, de plusieurs combats, et pas des moindres. La commission d’enquête sur le dieselgate et Volkswagen ? C’est Karima Delli qui en a été l’initiatrice. Les paradis fiscaux, les OGM, le nucléaire ou le glyphosate (dont la date d’interdiction a été ramenée de 15 ans à 5 ans en Europe), encore les Verts grâce à Michèle Rivasi, Eva Joly et José Bové.

Pour la législature qui s’ouvre en mai prochain, pas question de baisser la garde. Le maître mot pour les Verts français ? L’emploi. « Notre projet, c’est l’Europe des terroirs, explique Yannick Jadot. C’est autour de lui que l’on articulera notre stratégie. »


Transition écologique et réforme de la PAC

Le premier des trois axes prioritaires : l’investissement dans la transition écologique. « Nous allons proposer un plan de 100 milliards d’euros (Mds€) par an en faveur de l’isolement des logements ou encore des énergies renouvelables », précise la tête de liste.

Deuxième cheval de bataille : la réforme de la PAC, la politique agricole commune, qui entrera en vigueur cette année. L’objectif des Verts : orienter les 9 Mds€ dont bénéficie le secteur en France vers l’agriculture paysanne. « Là encore, ce sera profitable pour l’emploi. »

Et enfin, les 2 millions de jeunes de l’Union européenne. L’idée : leur permettre, sur le modèle d’Erasmus avec les étudiants, de passer un an dans un pays de l’Union, pour des stages d’apprentissage, des projets associatifs ou culturels. « Une année qui ne peut qu’être utile pour l’emploi », parie Jadot.



http://www.leparisien.fr/politique/europeennes-l-inflexible-yannick-jadot-04-02-2019-8003898.php

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