Le préfet du Loir-et-cher doit s’aligner sur les bonnes pratiques locales en matière de lutte contre l’agrainage.
Comme dans les départements voisins de la plus grande réserve Natura 2000 d’Europe qu’est la Sologne, le Loir et Cher est frontalement concerné par le problème de la prolifération du sanglier. Ceci est plus que jamais d’actualité, entraînant des indemnisations des dégâts aux cultures à des sommes inédites, et faisant perdurer une perverse logique productiviste dans l’activité de chasse.
Par le maintien de cette pratique d’agrainage, deux attitudes que nous condamnons fermement perdurent hélas :
- Le détournement de la philosophie même de l’indemnisation, au profit d’une logique d’optimisation économique, se faisant au détriment des bêtes et de nos finances : favoriser le déploiement des bêtes pour être sûr de pouvoir toucher une indemnisation ;
- Le discours de certains adeptes de la chasse, qui ne cessent de se gargariser de la nécessité d’intérêt public de leur activité de prélèvement. Ce pseudo-engagement social est d’une hypocrisie confondante, comme l’a reconnu lui-même le président de la fédération des chasseurs (« je n’en ai rien à foutre de réguler » dixit début novembre 2021).
L’interdiction de l’agrainage, tout en évitant aux bêtes de prospérer pour mieux être abattues, coûtant des montants considérables aux finances publiques, permettrait aussi de révéler cette hypocrisie d’une frange bruyante des chasseurs concernant un pseudo engagement collectif.
Au-delà de ces considérations profondes et du souci de réduire la disponibilité alimentaire des sangliers, c’est bien au nom de ce que la préfecture d’Indre et Loire nomme « l’équilibre agro-sylvo-cynégétique », synonyme administratif de l’équilibre écologique, que nous demandons instamment au préfet du Loir et Cher de s’aligner sur les bonnes pratiques locales en prenant à son tour un arrêté identique à celui du 6 décembre pris en Indre-et-Loire.
Groupe Europe Ecologie Les Verts - Loir et Cher
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